Ma rivière magique

Publié le par desmouchesquinagent

Elle coule paisiblement dans le pays de ma naissance, des vacances de mon enfance chez mes grands parents. Elle regorgeait d'ombres, des bancs de plusieurs dizaines d'ombres dans chaque gouille, dessous chaque courant ; aujourd'hui la pêche de thymallus y est interdite pour protéger les derniers survivants d'une période où à 10 h du matin du jour de l'ouverture, la pêche était finie pour mon oncle et mon père qui avaient, dans leurs immenses paniers en osier, leur quota de 20 ombres chacun, gisant sur un lit de menthe fraiche ... il fallait une bonne heure pour vider et écailler tout ça dans la rivière  ; spectacle édifiant pour ce gamin au coeur soulevé par cette boucherie et pourtant admiratif devant le talent halieutique de son père ; ce même père qui quelques années plus tard abandonnera définitivement la pêche dans "cette rivière dans laquelle il n'y a plus rien à cause de ces salops de pollueurs" ; les temps changent, le regard d'un fils  aussi.

Mon regard sur la rivière n'a pas changé, c'est toujours avec les yeux de Chimène que je la contemple, même si, trop loin d'où j'habite, mes visites sont trop rares. Mais c'est là que je me ressource, c'est dans cette eau que mes racines puisent ce qui fait que je me sens chez moi, ici plus que nulle part ailleurs.

Le captage des sources en amont pour abreuver les nouveaux lotissements, le pompage de la nappe par le maïs envahissant, ont tranformé un honnête débit d'été en filet d'eau de plus en plus tôt dans la saison. Ce 1er mai 2011 le niveau est celui de mi juillet ces dernières années et je crains, si la sécheresse qui s'annonce se confirme, de voir ma rivière à sec cet été pour la première fois depuis que je l'ai rencontrée.

En attendant la pluie, voilà des petits moments extraits de mon après-midi au bord de ma rivière magique :

 

 

 

 

 

 

Ah, j'oubliais ... vous voulez peut-être savoir son nom ?

  C'est balot, je l'ai oublié 

 

Publié dans Sorties

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