BLA-BLA et BAS DE LIGNE (BDL)

Publié le par desmouchesquinagent

C’est un élément essentiel dans la pêche à la mouche et souvent un véritable casse-tête pour le moucheur, débutant ou confirmé.

On peut résumer son rôle à la transmission de l’énergie provenant de la soie jusqu’à la mouche, en assurant la discrétion et la précision du posé.

Pour ceci, il faut passer du diamètre important de la soie, à celui nécessairement réduit de la pointe porte-mouche et cela doit se faire progressivement ou, plus exactement, « dégressivement ».

 

Le commerce propose des « queues de rat » dont le corps est un monofilament, ou une tresse, sans nœud et de diamètre dégressif, prolongé par un ou plusieurs brins noués jusqu’à la pointe qui porte la mouche. C’est efficace et pratique mais c’est comme pêcher avec des mouches achetées au lieu de celles montées soit-même : frustrant. 

 

Le bas de ligne à nœuds que l’on fabrique a l’avantage d’être adaptable à un fouet, une soie, un pêcheur et les mouches et techniques qu’il utilise. Encore faut t’il en connaître les principes de construction. 

 

La dégressivité s’obtient donc en diminuant le diamètre du fil plus ou moins vite, en principe de 5 en 5 ou de 10 en 10 centièmes. En jouant simultanément sur la longueur des brins, on obtient des actions particulières du BDL visant essentiellement à l’accélérer, en raccourcissant les brins, ou le ralentir, en rallongeant les brins. L’accélération va donner plus de précision et de vitesse donc moins de discrétion ; et inversement pour le ralentissement.

Bien entendu, sur la longueur du BDL, on peut provoquer ce ralentissement ou cette accélération sur un segment précis, voir accélérer une partie et en ralentir une autre. On arrive ainsi à obtenir des BDL avec des actions très spécialisées pour une technique particulière.

 

La nymphe à vue ou NAV, demande un BDL assez long mais rapide pour être précis et assurer un posé détendu pour que la nymphe descende bien : la 1ère partie accélère (donnant la vitesse et la précision à la nymphe), puis, le brin avant le porte-pointe ou le porte pointe lui-même, va casser cette vitesse soit en étant sensiblement plus long que le précédent soit … plus gros ! Et oui, cette astuce est très utilisée par les NAVeurs, le brin de diamètre supérieur entre 2 plus fins (25% entre 20% et 16% par exemple) est très efficace pour casser le déroulement de la boucle et obtenir le posé en paquet si utile en NAV ou au fil posé (mais c’est interdit en compétition où le BDL doit être dégressif en diamètre). Notez qu’une baisse de diamètre importante (1/3 du brin précédent) produit un effet similaire.

 

Il y a donc des BDL pour la pêche à vue, pour la pêche en sèche, pour la pêche en noyée et pour la nymphe au fil. Chacun a plusieurs variantes, plus ou moins long suivant la rivière, la vitesse du courant, la force du vent … Il suffit de chercher sur le web pour en trouver de nombreux, sans parler de ceux glanés de ci de là dans un club, auprès des copains, ou dans les revues spécialisées. 

 

J’en ai essayé beaucoup et toutes ces expériences m’ont amené à un constat enlevant une bonne partie de leur utilité aux principes de construction du BDL ci-dessus :

L’utilisation continue d’un unique BDL en donne une parfaite connaissance qui, alliée à une bonne maîtrise du geste final du lancer, en jouant notamment sur le blocage, permet de poser de la façon souhaitée n’importe quelle sèche ou nymphe.

Donc, si vous ne voulez pas changer sans cesse votre BDL, utilisez un modèle polyvalent, toujours le même pour bien le maîtriser !

 

Étonnamment, la NAF est très exigeante sur la construction du BDL : il faut éviter que les 3 ou 4 mètres sortis des anneaux soient trop lourds ce qui provoque un ventre exagéré et donc un mauvais contrôle de la dérive et un mauvais ferrage. Attention aussi à la longueur qui ne doit pas permettre la redescente du DBL dans les anneaux à chaque fois qu’on lève la canne, en accompagnant la nymphe qui se rapproche par exemple.

 

Voici donc 2 formules simplissimes à mémoriser, utilisables quel que soit le profil de la rivière et la technique pratiquée :

2 BDL-copie-1 

Le long a deux défauts liés à sa longueur : il n’aime pas le vent, et il a tendance à boucler (mais ça vient peut-être de moi) sur les shoots lointains (25 m ?) rarement utiles en rivière. La longueur du talon dépend de celle de la canne, du profil de la rivière et de la technique dominante utilisée ; 1,20 m est un minimum, 2,10 le maximum à réserver aux grandes rivières comme le Rhône, aux grands lisses et … à l’arbalète. La polyvalence est très bonne entre 1,50 et 1,80 m ; faites des essais, en particulier en NAF, pour déterminer la longueur qui vous convient. Et si vous n’arrivez vraiment rien à en faire, essayez le modèle court !

 

Le court était au départ pour le réservoir, mais il va très bien en rivière aussi ; il est facile à dompter, même avec 2 mouches, et fonctionne pas mal sur une WF. Son défaut ? Avec tous ces nœuds rapprochés il est trop lourd pour la NAF à mon goût ! Talon entre 80 cm et 1,60 m ; pointe « c’est vous qui voyez » en veillant à avoir un diamètre inférieur d’1/3 à celui du porte-pointe (du 18 au 12%) ce qui donne une cassure suffisante pour pouvoir provoquer un posé en paquet si nécessaire, mais pas trop marquée si on souhaite dérouler la pointe…

 

Du 40 au 25%, j’utilise le Geologic de Décathlon sur la photo. Il se redresse facilement si nécessaire et va aussi bien que les fils préconisés habituellement ; la principale différence étant qu’à 2 € la bobine, je n’ai plus aucune hésitation à changer mon BDL au moindre nœud, ou déformation trop marquée. Comme il n’existe pas en 45%, j’utilise le reste de ma bobine de Kamoufil pour le talon. Pour la NAF, je fais mon indicateur avec le maxima rouge et le fil blanc trouvé à Europêche. Si je ne mets pas d’indicateur, c’est le Geologic en 22, 20 et 18 qui le remplace. 

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Pour les nœuds, je relie le talon à la soie avec un nœud de cuillère (soie avec boucle), du 45 au 25 faux nœud baril, du 25 au 18 nœud de chirurgien, et je noue la pointe à la micro-boucle par un nœud de cuillère en doublant le fil pour éviter de laisser toute la pointe à chaque casse.

 

Un mot encore sur la pointe  : sa longueur dépend de la profondeur et de la vitesse de la rivière. 1,50 m peut être juste sur les grands lisses des chalk streams ou les veines des grandes rivières alors que 60 cm suffisent sur un secteur rapide et peu profond. Utiliser une longue pointe partout n’est ni un gage d’efficacité ni une preuve que l’on est un grand pêcheur, c’est juste une idiotie de frimeur . Par contre, plus la pointe est longue, plus elle est souple ce qui permet de pêcher plus fin, donc plus profond, donc plus léger (un fil fin freine moins la descente de la nymphe qui peut donc être plus légère). 

 

Il y aurait encore plein de choses à dire ... mais on va quand même s'arrêter là  

 

La suite, une expérience intéressante le BAS DE LIGNE "brins longs"

 

Publié dans Technique

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